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Par Joanne Ashtamkar le 30 Août 2014 à 19:56
Quand l'étranger nous devient simplement familier
Le 15 août dernier, jour de l’indépendance indienne
Ici ou ailleurs, se sentir chez soi peut être lié à notre capacité d'adaptation et d'intégration aux valeurs, à la culture ou à certaines mœurs d'un pays, sans pour autant perdre son identité.
En apportant d'ailleurs ce que nous avons de meilleur à partager, nous pouvons alors transmettre plus loin ce qui nous a été offert en retour de plus précieux. Il pourrait donc être si facile pour l'être humain de cohabiter avec paix et bienveillance. L'humanité ne s'infligerait pas les horreurs dont nous sommes tous en ce moment spectateurs, victimes ou acteurs...
Je suis profondément attristée par les nouvelles qui nous parviennent de part et d'autre, démontrant à quel point l’intolérance face à la "différence" peut mener les plus écorchés à se déshumaniser.
En pensée avec tous ceux qui ne peuvent pas juste "être", et qui vivent dans la souffrance en ce moment.
... et merci à ce pays de nous recevoir et de nous apporter, aussi, tant de bienfaits et de bonheur.
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Par Joanne Ashtamkar le 12 Mars 2014 à 17:27
Sanjay en costume traditionnel pour l'école.
26 Janvier; Republic Day.
Les indiens sont de nature très patriotes, fiers de leur patrie, toute occasion est bonne pour enfiler son t-shirt tricolores et sortir ses drapeaux.
Sanjay et Jaya chantent l'hymne national chaque matin à l'école, tout naturellement, ceci faisant partie du déroulement basique d'une journée d'instruction. Fredonner cet air est même devenu pour nous quelque chose de "familier", nous servant quelques fois de berceuse, même si les moeurs imposent une immobilisation, un maintient droit et les bras le long du corps lors de toute diffusion de l'hymne.
Un jour l'école organisa une activité sportive sur un immense terrain en bordure d'un parc très fréquenté. Ils diffusèrent l'hymne national pour ouvrir la cérémonie, comme le veut la coutume. L'entier des personnes pouvant entendre distinctement l'air ou simplement le "discerner" s'immobilisèrent d'un coup, comme hypnotisés, puis reprirent leur activité; tennis, promenade, football..
Il en va de même au cinéma, juste avant le film. Soudainement tout le monde se lève et chante l'hymne diffusé, comme arrivé de nulle part, tout en regardant fièrement le drapeau exposé sur le gigantesque écran. La première fois ça surprend, mais même pour nous c'est devenu, au fil du temps et des occasions, quelque chose de normal...du moins cela ne nous surprend plus et nous nous levons spontanément lorsqu'il en est question.
Chez nous, à Lodha Bellissimo, l'association des copropriétaires a organisé, comme lors de chaque événement à célébrer, un levé de drapeau matinal, accompagné de chants, de discours, et d'un petit déjeuner local. Une occasion de plus pour nous de nous intégrer aux indigènes et d'approfondir nos relations de voisinage, mais surtout de vivre un de ces instants précieux, avec les enfants, qui nous plonge au plus profond des us et coutumes de ce pays qui momentanément est le nôtre.
Paroles de l'hymne en Hindi
Jana gana mana adhinayaka, jaya hé
Bharata Bhaguya Vidhata
Punjaba Sindhou Goujarata-Maratha
Dravida Outkala Banga
Vindhya Himachala Yamouna Ganga
Ouchhala Jaladhi Taranga
Tava shoubha namé jagué
Tava shoubha ashisha magué
Gahé tava jaya gatha.
Jana gana mangala dayaka, jaya hé
Bharata Bhaguya Vidhata
Jaya hé, jaya hé, jaya hé
Jaya, jaya, jaya, jaya hé.Traduction de l'hymne en français
Tu es le souverain des âmes du peuple,
Toi qui diriges le destin de l'Inde !
Ton nom soulève les cœurs
Du Penjab, du Sindh, du Gujarat, du Maharashtra,
Du Dravida, de l'Orissa et du Bengale !
Il résonne dans les montagnes des Vindhyas et des Himalayas,
Se fond dans la musique de la Yamuna et du Gange
Et est chanté par les vagues de l'océan Indien !
Ils prient pour avoir ta bénédiction et chantent tes louanges,
Le salut du peuple est dans tes mains !
Tu es le souverain des âmes du peuple,
Tu es celui qui diriges le destin de l'Inde !
Victoire, victoire, victoire à toi.votre commentaire
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Par Joanne Ashtamkar le 12 Mars 2014 à 17:21
"Ne pleurez jamais d'avoir perdu le soleil, vos larmes vous empêcheront de voir les étoiles".
Tagore
Novembre 2013
Rue marchande à Divali, fête des lumières et célébration du nouvel an hindou.
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Par Joanne Ashtamkar le 12 Mars 2014 à 17:15
"Ceux qui mendient en silence, meurent de faim en silence".
Proverbe Indien
Non, cet homme n'est pas mort, il survit, seul, dans les rues de Mumbai.
Je me suis longuement posée la question, du point de vue éthique, si je pouvais publier une photo comme celle-ci sans que ça paraisse être du simple voyeurisme. Mais la misère qui m'entoure est aussi une réalité, dont j'ai envie de parler, sans gêne ni polémique, en vous racontant simplement quelque chose de banal et triste, mais dont la morale a sa beauté.
Nous le croisons tous les jours près de l'école, assis la main tendue ou dormant à même le sol. Jaya me demande à chaque fois qu'elle le voit pourquoi il n'a qu'un seul œil. J'essaie de lui expliquer que la vie n'a pas jouer en sa faveur... avec les mots d'une maman s'adressant à sa toute petite fille. Je ne m'attarde pas sur le fait qu'il a pu arriver toutes sortes de tragédies à son œil manquant, de façon intentionnelle ou pas.
Il a comme seul bagage son bâton, l'aidant à se déplacer, sur un petit périmètre seulement. Les quelques marches d'escalier mènent à l'arrière d'un magasin d’alimentation haut de gamme, fréquenté par des gens au pouvoir d'achat élevé. Il n'y a donc certainement pas de hasard quant au choix de l'endroit qui lui fait aujourd’hui office de point de mendicité et de repos.
Il me brise le cœur à chaque fois que je le croise, mais je suis également sensible à la bonté des commerçants qui tiennent de petites échoppes de thé ou de snacks quelques mètres plus loin, ayant toujours quelque chose à lui offrir pour sa survie, ainsi que quelques mots et un peu de considération. Je suis convaincue que ces simples actions doivent l'aider à surmonter une pauvreté supplémentaire, celle de la solitude, la pire à mes yeux. Quant à ces braves hommes qui font preuve de cette générosité, ils semblent ne rien attendre en retour, si ce n'est peut être une reconnaissance divine...
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