-
Par Joanne Ashtamkar le 6 Février 2014 à 18:46
Notre santé, plus principalement celle de nos enfants, dont le système immunitaire est ici quotidiennement mis à l'épreuve, fut et reste mon seul tourment.
Malgré la proximité physique intense vécue au quotidien en côtoyant de près la dense population de la ville, nous avons été jusqu'ici tous passablement épargnés par les nombreuses maladies courantes à Mumbai, ou plus généralement en Inde. Il y aurait un taux très élevé de tuberculose, de rougeole, de diverses hépatites, ainsi que de nombreuses et fréquentes contaminations de typhoïde, malaria, dengue. Hors mousson, ces 2 dernières maladies sont heureusement moins fréquentes mais les risques de contamination sont là, toute l'année.
Durant les premiers mois nous avons tous les 4 expérimenté les intoxications alimentaires, dans les règles de l'art! Nous avons aussi été à de nombreuses reprises victimes des chaud/froid en raison des climatiseurs, débouchant fréquemment sur des rhumes passagers. Une puissante grippe collective a également eu raison de nous.
Ma préoccupation actuelle est de remédier aux régulières périodes de toux que vivent les enfants, qui peuvent devenir très violentes durant la nuit, celles-ci commençant généralement au moment du coucher. Les brèves explications reçues jusqu'ici par les médecins sollicités depuis notre arrivée furent toujours "Infection dans les poumons liée à la pollution, donnez leur des antibiotiques. Bienvenue en Inde".
J'ai la chance d'avoir une voisine / amie / mère de 4 enfants et femme de diplomate qui, de par ses expériences, a de précieuses adresses de toutes sortes à me transmettre, dont celle d'un très bon médecin venu hier à notre domicile. Il fut le premier à prendre le temps de nous expliquer quels étaient les problèmes sanitaires majeurs rencontrés par les expatriés, essentiellement européens, et à quoi faire particulièrement attention.
Sans surprise il blâma la pollution, la poussière (accentuée ici par les énormes chantiers de construction qui nous entourent), les intolérances alimentaires et autres contaminations liées à l'alimentation et à l'eau. Ces facteurs "à eux seuls" suffisent à créer des réactions allergiques se manifestant fréquemment par des quintes de toux chroniques et des conjonctivites, comme il en est question avec mes 2 trésors.
Bilan peu rassurant car je ne suis pas en mesure de pouvoir changer notre environnement extérieur, mais du moins il me reste leur hygiène alimentaire sur quoi je peu avoir le contrôle, et faire la différence, ainsi que tenter d'épurer un maximum notre sphère privée. J'ai envie de croire au fait que tout ceci est passager et qu'à terme, une fois rentrés en Suisse, l'air de nos montagnes suffira à nous dépolluer les poumons!
Petite idée sur des frais médicaux de base
Coût moyen d'une consultation en cabinet 600 roupies / chf 8.50
Coût moyen d'une consultation à domicile 1800 roupies / chf 26.-
Coût moyen d'une consultation "homéopathique" 2000 roupies / chf 29.-
Coût moyen d'un antibiotique 70 roupies / chf 1.-
Coût moyen d'un sirop contre la toux 40 roupies /chf 0.60
Coût moyen d'une tablette de médicament 20 roupies /chf 0.30
votre commentaire -
Par Joanne Ashtamkar le 3 Février 2014 à 12:05
Sanjay en costume traditionnel pour l'école.
26 Janvier; Republic Day.
Les indiens sont de nature très patriotes, fiers de leur patrie, toute occasion est bonne pour enfiler son t-shirt tricolores et sortir ses drapeaux.
Sanjay et Jaya chantent l'hymne national chaque matin à l'école, tout naturellement, ceci faisant partie du déroulement basique d'une journée d'instruction. Fredonner cet air est même devenu pour nous quelque chose de "familier", nous servant quelques fois de berceuse, même si les moeurs imposent une immobilisation, un maintient droit et les bras le long du corps lors de toute diffusion de l'hymne.
Un jour l'école organisa une activité sportive sur un immense terrain en bordure d'un parc très fréquenté. Ils diffusèrent l'hymne national pour ouvrir la cérémonie, comme le veut la coutume. L'entier des personnes pouvant entendre distinctement l'air ou simplement le "discerner" s'immobilisèrent d'un coup, comme hypnotisés, puis reprirent leur activité; tennis, promenade, football..
Il en va de même au cinéma, juste avant le film. Soudainement tout le monde se lève et chante l'hymne diffusé, comme arrivé de nulle part, tout en regardant fièrement le drapeau exposé sur le gigantesque écran. La première fois ça surprend, mais même pour nous c'est devenu, au fil du temps et des occasions, quelque chose de normal...du moins cela ne nous surprend plus et nous nous levons spontanément lorsqu'il en est question.
Chez nous, à Lodha Bellissimo, l'association des copropriétaires a organisé, comme lors de chaque événement à célébrer, un levé de drapeau matinal, accompagné de chants, de discours, et d'un petit déjeuner local. Une occasion de plus pour nous de nous intégrer aux indigènes et d'approfondir nos relations de voisinage, mais surtout de vivre un de ces instants précieux, avec les enfants, qui nous plonge au plus profond des us et coutumes de ce pays qui momentanément est le nôtre.
Paroles de l'hymne en Hindi
Jana gana mana adhinayaka, jaya hé
Bharata Bhaguya Vidhata
Punjaba Sindhou Goujarata-Maratha
Dravida Outkala Banga
Vindhya Himachala Yamouna Ganga
Ouchhala Jaladhi Taranga
Tava shoubha namé jagué
Tava shoubha ashisha magué
Gahé tava jaya gatha.
Jana gana mangala dayaka, jaya hé
Bharata Bhaguya Vidhata
Jaya hé, jaya hé, jaya hé
Jaya, jaya, jaya, jaya hé.Traduction de l'hymne en français
Tu es le souverain des âmes du peuple,
Toi qui diriges le destin de l'Inde !
Ton nom soulève les cœurs
Du Penjab, du Sindh, du Gujarat, du Maharashtra,
Du Dravida, de l'Orissa et du Bengale !
Il résonne dans les montagnes des Vindhyas et des Himalayas,
Se fond dans la musique de la Yamuna et du Gange
Et est chanté par les vagues de l'océan Indien !
Ils prient pour avoir ta bénédiction et chantent tes louanges,
Le salut du peuple est dans tes mains !
Tu es le souverain des âmes du peuple,
Tu es celui qui diriges le destin de l'Inde !
Victoire, victoire, victoire à toi.
votre commentaire -
Par Joanne Ashtamkar le 1 Février 2014 à 17:48
1er février 2013. Nous partions, laissant derrière nous nos familles, nos amis, notre bar et notre restaurant à Nyon, ainsi qu'une vie parfaitement rodée et plaisante. Après 3 mois de course folle, nous nous disions au revoir, certains sans trop savoir pourquoi, ni jusqu'à quand, mais une chose était sûre nous avions chacun le cœur lourd.
En parallèle je ressentais beaucoup de joie, d'excitation et de curiosité. Je ne réalisais pas au-devant de quoi je me trouvais, et n'avais pas vraiment eu le temps de me poser beaucoup de questions entre le moment où nous avions décidé de partir et l'instant où j me retrouvais assise dans l'avion, 3 mois plus tard, avec mes 2 trésors, quelques valises et accompagnée de la RTS, prête pour le meilleur…et pour le pire!
Des débuts périlleux, fatigants, accompagnés de beaucoup de déceptions. Ayant refusé d'emménager dans l'appartement qui nous avait été réservé peu de temps avant notre arrivée, et ce malgré les difficultés que nous avions déjà rencontrées pour son acquisition, nous avons du en toute priorité entreprendre de nouvelles recherches pour un logement. Aucune minute de répit, ces démarches me plongèrent directement dans la réalité!
22 jours s'enchainèrent à devoir réserver des nuits presque à l'unité, tellement les promesses et les planifications fluctuaient. Ce fut dans 5 hôtels localisés géographiquement à l'opposés (ITC Grand Central, Shangrila, Malabar Hill Club, Intercontinental & Sofitel) que nous passions nos premières semaines, trainant derrière nous des valises de plus en plus conséquentes, comptant au final plus d'une vingtaine de bagages & sacs désordonnés!
Finalement nous nous installèrent à Lodha Bellissimo, une magnifique résidence dans le quartier de Mahalaxmi, au plein coeur de la ville, juste derrière l'immense et reposant Race Course. Le quartier ne nous séduit pas plus que ça, mais le complexe est idéalement situé et nous offre tout ce dont nous avons besoin avec les enfants.
Notre building et son quartier
http://www.skyscrapercity.com/showthread.php?p=93069757
Ensuite il faut trouver... tout trouver... Du mobilier, de la vaisselle, des affiliations à une compagnie de gaz, une compagnie de désinfection d'insectes, une école pour Sanjay, une voiture, un chauffeur, une aide ménage/cuisine/enfants, des bonnes adresses pour faire les courses (et croyez-moi ce n'est pas une mince affaire!), puis un coiffeur, un médecin, une connexion internet.... bref il faut tout recommencer, et surtout ne pas être pressée...
Tranquillement les choses prennent forme, un quotidien s'installe, je trouve des repères et me sens à l'aise dans cette immense mégapole de pus de 20 millions d'habitants, lesquels semblant fréquemment surpris ou nous donnant l'impression de rencontrer pour la première fois une européenne à ma vue ou à celle de ma fille.
Au retour d'un mois passé en Suisse de mi-mai à mi-juin de la même année, (pour divers événements planifiés avant notre grand départ), nous revenons à Mumbai nous plonger directement dans une mousson sans fin, se prolongeant jusqu'à début octobre. Période passablement astreignante avec peu d'activités extérieures pour les enfants, et dont le taux d'humidité, si élevé, infligea tout du long de dures leçons à nos effets personnels, dont entre-autre, ma garde-robe! Parallèlement ce fut aussi de grands moments de découvertes, d'aventures et de rires, lorsque nous nous faisions brutalement détremper, nous qui croyons pouvoir nous jouer des averses...
Quelques moments forts se sont greffés à mon quotidien devenu de plus en plus diversifié, tels l'entrée à l'école de Sanjay en juillet, puis de Jaya en novembre au 2e semestre, mes 30 ans en septembre, ou encore le jour où j'ai coupé plus de 80 cm de cheveux d'un coup (autant vous dire qu'ils n'ont pas fini à la poubelle!) pour une coupe très rock' n roll!
Quant aux activités professionnelles de Raphael, elles furent soumises à de nombreux rebondissements et difficultés. Nous nous trouvons dans un pays où faire cavalier seul est inimaginable, mais où les rapports commerciaux sont fragiles et incertains. Cependant les choses avancent de façon prometteuses, plongé dans une vague d'inspirations, mettant en place différentes ouvertures, tout en faisant preuve comme à son habitude de patience et de ténacité. Chaque jour est une mise à l'épreuve, et il est vrai que "ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort"!
Les 3 derniers mois de l'année ont étés rythmés par un grand nombre de visites d'amis et membres de notre famille, dont les absences commençaient à se faire sentir... Nous avons aussi eu la chance de passer les fêtes de fin d'année autour d'un sapin bien garni accompagnés d' une partie des parrains-marraines des enfants, avec qui nous avons profité de descendre quelques jours à Goa et y fêter le 31 avec notre ami compatriote installé là-bas. Une bouffée d'air frais!
Nous avons également passé du temps avec notre équipe de la RTS, venue préparer la saison 4 de Bye Bye la Suisse à nos côtés.
Ce début d'année a commencé dans une belle dynamique. J'arrive enfin à consacrer un peu de temps à mes projets, dont le partage via ce blog des moments forts que je vis ici et qui méritent de ne pas être simplement oubliés. Je suis aussi très inspirée par différents projets touchant au textile, dont je partagerai prochainement certaines idées. J'ai dernièrement commencé à donner des cours de français, et surtout ma vie sociale s'est joliment remplie, m'offrant du précieux et régulier bon temps!
Sans pour autant oublier toutes celles et ceux qui font partie de moi depuis bien longtemps ... ici, et ailleurs... !
Un bilan réjouissant, tout en sachant que le meilleur reste à venir!
3 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique